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Six heures plus tard: Stockholm
1 février 2007

Débat à la maison de la culture

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Après de longs jours passés en hibernation dans ma taverne (parce que se chercher un emploi ou une occupation dans un pays inconnu, ce n'est pas toujours glamour), je suis finalement sortie un peu aujourd'hui. C'est qu'à la maison de la culture, il y avait un débat très intéressant sur l'emploi et l'intégration à Stockholm. Disons que le sujet tombait plutôt bien dans mon cas. Après une originale mais redondante exposition de photos sur les immigrants dans le hall, je suis allée assister au débat "Blatte finnes", qui permettait à trois hommes (Ulf Kristersson le vice-maire, Ivan Daza du groupe d'aide à l'emploi Blatteförmedlingen, et le petit Rasmus, un Danois qui faisait pitié, envoyé par son ambassade) de s'exprimer sur des questions touchant l'emploi, la discrimination, l'intégration, etc. Il faut dire qu'avec leur ambitieux projet promettant "un emploi en cinq jour", Kristersson et ses Moderata avait bien des explications à donner. Il n'en fut rien, à part quelques concepts vagues et ô combien nouveaux sur le fait de "rassembler tous les chercheurs d'emploi et les employeurs en un même endroit" et de "faciliter les échanges".  Mouais.

Les questions les plus intéressantes vinrent de l'audience. Alors que les orateurs semblaient se gargariser avec leurs belles idées et que Rasmus s'efforçait de tracer un enième parallèle avec le Danemark, une pauvre Russe s'est levée et leur a fait savoir qu'en 12 ans de vie en Suède, elle n'avait jamais pu obtenir d'emploi stable... que de petits remplacements temporaires dans les écoles qui ne lui ont jamais donné de poste, contrairement à toutes ses collègues. Un étudiant a surenchéri en comparant la situation de deux de ses camarades, un étant un ingénieur d'origine française et ayant un bon emploi, l'autre étant un ingénieur d'origine africaine et n'ayant toujours rien.

Le débat fut très intéressant et les deux heures ont passé très vite. J'ai eu par contre un mal fou à comprendre Rasmus, qui ma foi, semblait litéralement parler en danois. Les trois orateurs ont insisté sur l'importance d'avoir un réseau, puisque bien des emplois sont obtenus par les contacts. Il va sans dire que les immigrants nouvellement arrivés ou réticents à se mêler à la société suédoise sont naturellement désavantagés sur ce plan. Je me sens moi-même limitée dans ma recherche d'emploi, ne connaissant personne. Où commence la discrimination? Jusqu'où va le pouvoir de la volonté et de l'ambition? Quelle est la part de responsabilité de l'employeur face à ces minorités, et quelle est celle de ces immigrants qui doivent aller chercher les outils nécessaires pour se tailler une place? Daza semblait dire qu'avec de la volonté, on peut tout faire... mais il suffisait de regarder la pauvre Russe du coin de l'oeil pour constater qu'elle avait sans doute tout essayé. Bref, un débat bien d'actualité.

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Commentaires
M
J'ai aprécié ton récit sur ta démarche pour faire avancer ta position d'attente. Je n'ai aucun doute qu'avec un peu de persévérance tu finiras bien par trouver quelque chose. Je pense très souvent a toi, gros bisous. Mamie.
J
Très intéressantes tes observations sur cette conférence. Je crois que c'est devenu un vrai débat de société!
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