Jour de lavage
Étant venue à bout des nombreuses paires de chaussettes que j'avais emportées, aujourd'hui était le jour idéal pour faire la lessive. Hors, j'avais souvent cherché, depuis le début de mon séjour, où se trouvait la buanderie. Pratiques comme toujours, les Suédois en ont une dans pratiquement chaque immeuble, bien équipée et à la disposition de tous. Mais voilà, j'avais beau faire tous les étages... pas de trace.
C'est alors que j'ai découvert un étage secret... celui auquel on ne peut accéder qu'à l'aide d'une clé glissée dans le panneau de contrôle de l'ascenseur. Ainsi, lorsque ce dernier s'arrête au rez-de-chaussée comme à l'habitude, cette manoevre habile permet comme par magie de descendre encore plus bas, dans les entrailles du bloc appartements.
Entrailles, le mot est juste. La buanderie voisine la salle à déchêts, et une odeur de cadavre masque définitivement les effluves de lessives. Mais bon, on reprend son souffle, on signe le registre des utilisateurs, et on se choisit une machine à laver, qui pour une fois, est simple à faire fonctionner. On verse du savon et de l'assouplisseur dans des cases au hasard en se disant que de toute façon, ça finirait bien au même endroit. Et hop!
Ça se complique lorsqu'on jette un oeil aux autres appareils. À droite, une espèce d'armoire à séchage où l'on suspend littéralement le linge avant de mettre la machine en marche. À gauche, un réacteur nucléaire qui est en fait une centrifugeuse.
On reprend ensuite le chemin de l'ascenseur, avant que notre propre linge prenne l'odeur de la mort. Comme l'attente est plus longue dans cet étage peu fréquenté, on a pour un petit instant la crainte de devoir y passer la nuit. Heureusement, l'ascenseur revient finalement et on remonte à l'air libre.