L'ENFER
Alors s'il vous était déjà venu à l'idée de déménager seul... pensez-y deux fois. Après une journée folle, je suis vidée de toute énergie. Et dire qu'il faudra répéter l'opération le mois prochain... j'en braille presque déjà.
Première étape: apporter la grosse valise jusqu'à la nouvelle chambre à 14h, où un gentil suédois doit me remettre la clé. En regardant sur une carte (mes lecteurs fidèles flaireront déjà le danger), je me suis dit que tant qu'à perdre du temps dans le métro avec ma grosse malle, il serait presque tout aussi rapide d'y aller à pied. Première erreur. Les rues sont complètement couvertes de snöslask (de la neige fondue, communément appelée "gadou", dans le jargon québécois) et le chemin est en fait une pente. J'ai donc tiré ma valise sur plusieurs kilomètres comme un gentil renne (parce que non, ce n'était pas à côté finalement), puis en haut d'une colline, puis jusqu'en haut des quatre étages de ce foutu building. Et puis non, il n'y avait pas d'ascenseur.
Arrivée en haut, je cherche la chambre. Un vieux monsieur tente de m'aider, j'ai l'air d'une vraie dingue. J'appelle le suédois qui arrive finalement à ma rescousse. J'avais inversé deux chiffres et cherchais la mauvaise chambre. Je prend finalement possession des lieux: la chambre est presque vide, sans rideaux, sans accessoires, sans matelas. Mais je suis déjà en retard pour mon deuxième rendez-vous avec le locataire de la chambre précédante.
Pour ajouter un élément dramatique, un ami que je n'avais pas vu depuis mon départ il y a deux ans m'avait donné rendez-vous pour 3.45 en ville. Voyant l'heure filer, j'ai repoussé jusqu'à 4.00.
Retour à la première chambre (qui va me manquer!)... le gars est en retard. Il finit par arriver et je repars avec le reste de mes affaires. C'était tellement lourd que j'ai dû m'arrêter à une poubelle pour y jeter près de la moitié de mes choses. Adieu confitures, ketchup, sauce, crème... La route fut vraiment pénible, bien que je pris le métro cette fois.
Envoi d'un message à mon ami qui m'attend déjà... je tarde, mais je finirai bien par arriver. Je remonte la côte, les escaliers... J'arrive à la chambre et mes bras tremblent tellement que j'ai du mal à trouver mes clés. J'entre enfin, je vais me changer pour me rafraîchir un peu... et je ne trouve plus mes souliers. Mais alors là, vraiment plus.
Désespérée et fatiguée, j'appelle donc mon ami à contrecoeur pour tout annuler.
Ainsi s'achève cette magnifique journée. Je vous redonne des nouvelles bientôt, car de toute façon, je n'ai plus de télévision!
(mais je vais bien, je vous assure... crevée, mais je vais m'en sortir, comme toujours!)